A Bab al-Tebbeneh, la population, qui soutient massivement la majorité parlementaire et son leader sunnite, Saad Hariri, dit espérer une solution politique, mais affirme qu’elle ne laissera pas le Hezbollah chiite renverser la donne en sa faveur. «S’il nous impose son pouvoir par la force, nous répliquerons par la force», répètent en boucle les résidents du quartier où le Parti de Dieu, considéré pendant longtemps comme la «résistance» libanaise, est désormais qualifié de parti du diable. «Il a ouvert la porte de la division confessionnelle, jette Haytham, propriétaire d’une épicerie. Il a humilié les sunnites dans la capitale. Nous espérons qu’il a compris qu’il jouait avec le feu et qu’il reviendra à de meilleures intentions. Sinon, ce sera la guerre. Nous nous organiserons et nous le combattrons.»
Cause jihadiste. Réunis dans un garage, un groupe de sunnites fondamentalistes, pistolets à la ceinture affirme : «Hariri, c’est notre leader, nous le respectons et nous le soutenons. Maintenant, lui, c’est l’option gentille. S’il échoue, nous avons une autre option qui s’appelle Ben Laden.» Des jeunes du quartier ont déjà embrassé la cause jihadiste, un certain nombre d’entre eux ayant même rejoint le groupe Fatah al-Islam, qui a combattu l’armée libanaise l’été dernier dans le camp palestinien de Nahr el-Bared. «Nous dansons sur un volcan ici, dit encore Khaled. Personne ne veut que le pays replonge dans le chaos, mais il faut vraiment trouver une solution acceptable par tout le monde le plus rapidement possible.»
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